Une nouvelle journée. [ Libre ]

« Lalala, tu marches, danses, danses. »

Quelques paroles qui trottaient dans la tête d'une jeune fille. Quel âge avait-elle donc? A la voir marcher avec tant d'innocence, on aurait dit que mentalement, cette jeune fille avait 8 ans. Seulement, il fallait plutôt parler d'une jeune femme, car en réalité, cette personne avait 21 ans. C'était Hikari, demoiselle perdue dans un monde de brutes, un monde qui avait perdu de toute sa beauté.

Bref, c'était un mardi matin, il faisait frais, les oiseaux chantaient... Rien de plus normal. Comme à son habitude, Hikari était sortie pour une courte promenade. Elle aimait marcher un peu tous les matins, c'était selon elle essentiel pour tenir la forme. Habillée comme une poupée, la jeune femme avait sorti son ombrelle blanche pour accompagner sa tenue ; tenue constituée d'une chemise blanche et d'une jupe rose à froufrous. Elle marchait, très lentement, pour pouvoir admirer un paysage -paysage inventé d'ailleurs ; alors qu'elle se promenait dans les rues de Tokyo, c'était une campagne toute verdoyante et fleurie qu'elle s'imaginait- et pour pouvoir profiter de l'air frais. C'était comme ça que se passaient toutes ses journées. Elle ne faisait rien du tout... Elle avait abandonné ses études, jugées inutiles. Elle consacrait désormais toutes ses journées à ses chansons et photographies, ainsi qu'à ses poupées, en espérant qu'un jour, la chance puisse lui sourire. Elle était bien naïve, hein? Mais c'est ainsi qu'elle était.

Rien d'intéressant donc, la situation n'avait rien d'alarmant. Poursuivons donc, Hikari finit par s'asseoir sur un banc, à l'ombre, pour se reposer un peu. Et c'est là qu'on peut commencer à vraiment la regarder de travers. Car comme à son habitude, elle commençait une discussion avec son lapin imaginaire. Certains passants pouvaient l'avoir déjà croisée, et donc ne pas en être étonnés, mais pour la plupart, ils ne la connaissaient pas. « Ne la regarde pas, elle est folle » ; « Allons-nous en vite d'ici. » C'étaient les paroles que l'on pouvait entendre de la part des parents qui accompagnaient leurs enfants à l'école. Et quant à la discussion de Hikari avec Shuu, le lapin imaginaire... Allons voir ce que donne un bout de la conversation.

« Et donc, j'ai fini par acheter cette ombrelle l'autre jour. Elle est tellement jolie. Et cette jupe ! Je l'ai commandée sur le site, et elle me va à ravir, ne trouvez-vous pas? Ah il va falloir que vous revenez à la maison un de ces jours pour prendre le thé, ça va faire longtemps qu'on n'a pas eu un après-midi goûter. Mais qu'est-ce que je raconte, vous passez déjà tous les jours à la maison. »

Bref, une vraie discussion de filles, tout ce dont parleraient des lolitas. Et oui, le lapin imaginaire qu'elle s'imagine... est en fait une lapine imaginaire. Et dans la tête de la jeune femme, elle est habillée comme une petite princesse. Disons qu'à force de vivre seule, Hikari s'est développée son propre monde, et il semblerait que rien ne puisse lui faire poser ses pieds sur terre. Non, pourquoi il faudrait qu'elle revienne dans le monde de brutes, alors qu'elle vole et virevolte dans le ciel, saute sur les nuages tout doux et tout mous, s'amuse comme une petite folle dans son univers? Un monde complètement fou hein, mais il est juste que dans ce monde, elle s'amuse.

Seulement, ce jour-là, quelqu'un vint l'interrompre.

[Bon, il est temps d'occuper nos nouveaux membres un peux.^^]

Delrith marchait dans la rue. Il s'était gardé quelques jours suite à sa sortie de l'hôpital pour s'habituer à sa nouvelle condition. Maintenant qu'il maîtrisait plus ou moins l'art de marcher avec trois jambes et demie, il avait reprit le travail. C'est donc par un matin bien ordinaire que Delrith se rendait vers son établissement de travail pour passer sa première journée depuis plusieurs jours à écrire dans des formulaires et à rencontrer des clients en tout genres.

Le chemin de chez lui à son lieu de travail paraissait maintenant bien plus long puisque c'était plutôt difficile de garder une bonne vitesse avec ces deux turcs en bois appuyés sous les épaules qui servent de jambes artificielles. Une chance qu'il avait décidé de partir plus tôt.
Quelque chose attira l'attention du comptable. Pas très loin devant lui, des gens semblaient ralentir leur progression pour regarder quelque chose avec un air plutôt méfiant, puis ils continuaient leur route en affichant un air indifférent, ou bien ils s'éloignaient avec leurs enfants.

*Il y a un truc qui cloche?*, se demanda-t-il.

Il s'approcha de l'endroit en question. À cause de l'ombrage, Delrith n'avait pas remarqué la jeune femme qui était assise sur le banc. Les regards furtifs semblaient tous se dirriger vers elle, mais pourtant, Delrith ne voyait rien d'anormal. Enfin, jusqu'à ce qu'il remarque qu'elle semblait avoir une conversation... avec personne. La jeune femme semblait être absorbé par sa conversation, mais pourtant, il n'y avait personne avec elle. Décidément, Delrith avait un don pour rencontrer des gens spéciaux depuis son arrivée au Japon... Il s'approcha de la jeune femme.

"Pardonez-moi, mais... À qui parlez vous?", demanda-t-il.

Et elle continuait de parler, parler, parler... Rien ne semblait pouvoir l'arrêter, les passants allaient encore devoir attendre qu'elle se fatigue pour qu'elle rentre chez elle, et qu'elle les laisse tranquille. Car bien évidemment, les quelques commerçants installés aux alentours n'étaient jamais très contents de sa venue : les clients fuyaient souvent la jeune fille, d'une part car elle était habillée spécialement (on ne peut pas dire qu'être habillée telle une poupée est ce qu'il y a de plus normal à son âge), et d'autre part parce qu'elle parlait toute seule, ce qui lui donnait un statut de "fille complètement atteinte". Pourtant, ils avaient beau lui demander poliment de partir, ou essayer de la chasser sauvagement, rien n'y faisait, elle restait assise là, leur jetant un regard méchamment, pour poursuivre ensuite sa discussion. Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était prier pour qu'elle parte le plus rapidement possible... Hikari était décidément une personne plus que têtue ! Mais si elle ignorait les paroles des pauvres commerçants, elle n'ignorait pas pour autant les quelques rares passants qui lui adressaient la parole. Si c'était pour l'insulter, elle rendait la pareille : elle avait peut-être une image de petite fille modèle et calme, mais ce n'était pas du tout le cas, elle pouvait elle aussi être très vulgaire quand elle le voulait. Et si, comme la plupart du temps, on lui demandait à qui elle parlait, elle répondait avec indifférence. C'était le cas pour ce jour-là. Sans qu'elle s'en aperçoive, quelqu'un s'était approché d'elle, pour ensuite lui parler. Alors la moindre des choses était de répondre, même si c'était assez lassant à la longue ; Hikari n'était pas encore assez malpolie pour ignorer des personnes qui ne lui avaient rien fait.

« Je vois que vous non plus vous ne pouvez pas voir Shuu. » dit-elle dans un soupir.

Et puis, silence. Elle ne parla plus. Elle aimait voir les réactions des gens, car ils étaient tous différent. C'était vraiment intéressant, quoique, un peu dangereux certaines fois : elle s'était déjà fait agressée, ou crachée dessus pour avoir répondu de la sorte. Sinon, la plupart du temps, la personne s'en allait sans dire un mot de plus. Mais chacun de ces passants qui lui parlaient avaient quelque chose de spécial en eux. Vous en connaissez beaucoup, des gens qui parlent à une personne qui semble atteinte mentalement? En général, les gens évitent, car prudence était mère de sûreté...

Pourtant, ce jour-là, elle ne laissait pas à la personne le temps de réagir. Elle ne prit même pas la peine de voir à quoi elle ressemblait, elle devinait seulement qu'elle s'adressait à un homme grâce à sa voix. Et puis il avait un léger accent.. Peut-être était-il étranger aussi? Elle n'en savait trop rien. Mais elle commençait à se fatiguer. Elle n'était pas d'humeur à observer la réaction de l'inconnu, et n'avait pas envie de se faire agresser une fois de plus, elle ne savait pas à qui elle avait à faire.. C'est pourquoi elle allait droit au but, faisant entendre sa voix une nouvelle fois.

« Ne faîtes pas attention à moi, vous n'avez qu'à vous dire que je ne suis qu'une folle. »

[Désolé pour la réponse lente. X__X]

La réponse que la jeune femme donna à Delrith le surprit quelque peu. Il arqua un sourcil et il regarda aux alentours de la jeune femme, il n'y avait absolument personne. Comment pouvait-elle être en présence d'une personne si cette personne n'était pas présente? Même si elle lui avait dit qu'il ne pouvait pas voir la dénommée Shuu, il trouvait ça plutôt étrange. Peut-être qu'elle était schizophrène? Si c'était le cas, alors il n'y avait plus de questions à se poser puisque quand on souffre de cette maladie, on entend des voix dans notre tête et on a tendance à y répondre.

Depuis que la jeune femme avait répondu, c'était le gros silence, Delrith n'avait pas prononcé un mot et elle non plus. D'ailleurs, elle semblait plus l'ignorer qu'autre choses, peut-être la dérangeait-il? C'est alors qu'elle ajouta qu'il n'avait pas à faire attention à elle et qu'il et qu'il n'avait qu'à se dire qu'elle était folle. À peu près n'importe qui d'autre aurait agit comme elle l'avait demandé, mais dans le cas de Delrith, c'était un peu différent. Il venait de penser à quelque chose qui faisait en sorte qu'il ne la trouvait pas folle du tout.

*On dirait la même chose que moi et les autres Kiras quand nous parlons avec les shinigamis...*, se dit-il.

Il ne la trouvait pas folle du tout, lui aussi parlait à quelque chose que les autres ne pouvaient pas voir, cependant, il devait garder cela le plus secret que possible.

"Folle? Ce n'est pas vraiment l'impression que vous me donnez. C'est seulement... Peu commun de voir quelqu'un parler seul ainsi."

Ça c'était entièrement vrai. Lui-même évitait de parler avec Honoh dans les lieux publiques car ça attirerait beaucoup trop l'attention. D'ailleurs, ce dernier qui avait continué le chemin alors que Delrith s'était arrêté venait de revenir près de son humain.

Honoh : "Qu'est-ce que tu fais? Tu ne te rendais pas au boulot?", demanda-t-il à Delrith.

Delrith ne répondit pas comme à son habitude, il n'avait pas très envie de donner l'impression aux passant que la jeune femme était contagieuse. Peut-être que s'il n'y aurait eu personne autour à part elle il aurait répondu. Qui sait? Histoire de lui montrer que d'une certaine façon elle n'était pas seule.

» Pour une ballade...(libre)
» 10.05.07 La nouvelle intrigue!